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(Paroles et Musique : Jacques Brel)
Jacques Brel (Belgium) - 1964
Tout nu dans ma serviette qui me servait de pagne
J'avais le rouge au front et le savon à la main
Au suivant au suivant
J'avais juste vingt ans et nous étions cent vingt
A être le suivant de celui qu'on suivait
Au suivant au suivant
J'avais juste vingt ans et je me déniaisais
Au bordel ambulant d'une armée en campagne
Au suivant au suivant
Moi j'aurais bien aimé un peu plus de tendresse
Ou alors un sourire ou bien avoir le temps
Mais au suivant au suivant
Ce ne fut pas Waterloo mais ce ne fut pas Arcole
Ce fut l'heure où l'on regrette d'avoir manqué l'école
Au suivant au suivant
Mais je jure que d'entendre cet adjudant de mes fesses
C'est des coups à vous faire des armées d'impuissants
Au suivant au suivant
Je jure sur la tête de ma première vérole
Que cette voix depuis je l'entends tout le temps
Au suivant au suivant
Cette voix qui sentait l'ail et le mauvais alcool
C'est la voix des nations et c'est la voix du sang
Au suivant au suivant
Et depuis chaque femme à l'heure de succomber
Entre mes bras trop maigres semble me murmurer
Au suivant au suivant
Tous les suivants du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Au suivant au suivant
Et quand je ne délire pas j'en arrive à me dire
Qu'il est plus humiliant d'être suivi que suivant
Au suivant au suivant
Un jour je me ferai cul-de-jatte ou bonne sœur ou pendu
Enfin un de ces machins où je ne serai jamais plus
Le suivant le suivant
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All naked in my towel, like a loin-cloth around my waist,
A bar of soap in one hand, ashamed and red-faced.
Next, next.
I was not yet 21, there were at least a hundred in that line,
I followed a naked body, while another followed mine,
Next, next.
I was still not yet a man, alongside many fellows,
About to lose my innocence, in an army camp bordello.
Next, Next.
Me, I would have liked, at least a little tenderness,
Or just to have lain there for a while, but oh no,
Next, next.
And if it was not quite my Dunkirk, nor was it my Waterloo,
More like those moments you regret, not paying more attention during school,
Next, next.
But to listen to the voice, of that pansy of a sergeant,
Well I tell you could have put, an entire army out of action,
Next, next.
Now I swear upon the head of my first case of the pox,
That there’s another voice, I’ll keep hearing til I drop,
Next, next.
It’s a voice that’s filled with hatred, with whiskey on it’s breath,
It’s the voice of every leader, sending young men to their deaths,
Next, next.
And though there’s women I've known since, who’ve seemed all reassuring,
Beneath my skinny arms, I know what they’re really thinking.
Next, next.
Sometimes I wake up screaming, in the middle of the night,
That all the followers of this world, must join hands and unite,
Next, next.
And when my fever passes, I try to tell myself,
It’s more demeaning to be followed, than to have to follow someone else,
Next, next.
But if I should ever have to return, to this wicked world,
I’d sooner be a cripple, or a nun, or hung, than again have to be told,
Next, next, next, you're next!
(Translated by Tim Briffa - March 2007)