EXIL
(Bernard Lavilliers)
Bernard Lavilliers (France)
Elle m'appelle et me fascine
Elle a laissé très loin ses îles
La mer
Grandes marées et grands naufrages
C'est une idée du fond des âges
La mer
Elle est la voix des trépassés
Sur les brisants la nuit tombée
La mer
Elle rassure ou elle fait peur
Elle est de toutes les couleurs
La mer
Quand je déroule sur sa plage
Mon corps fatigué de sauvage
La mer
Elle me raconte qu'avant moi
D'autres hommes ont perdu la voix
Sur terre
J'écoute sa voix son tempo
Et les sirènes des cargos
Dans l'air
Ces quelques mots pour Atlantide
A l'heure où la vie est liquide
Amère
Partir écouter le silence
Loin du monde et de l'arrogance
La mer
On va, fuyant, inaccessible,
Très loin des foules inutiles
La mer
Avec ce charme contagieux
Qui convient aux aventureux
Très fiers
Tu ne te répètes jamais
Et c'est pour ça que tu me plais
La mer
Quand vous recevrez cette lettre
Je serai sûrement très loin
En mer
Alors, que l'écho de mon chant
Vienne sur vous en dérivant
Dans l'air
Mes amis, prenez en cadeau
Les belles des bars à tango
De Buenos Aires
Et s'il y a un trésor caché
Il est moins beau que l'Amitié
Mes frères.
Quand vous recevrez cette lettre
Je serai sûrement très loin
En mer