LES HARICOTS
Bourvil (France) - 1953
On doit chanter ce que l'on aime
Exalter tout ce qui est beau
C'est pour cela qu'en un poème
Je vais chanter les haricots
Alors que tout repose encore
Dès le premier cocorico
A qu'il est doux quant vient l'aurore
De voir semer les haricots
Et puis un jour sortant de terre
Et se dressant toujours plus haut
Vers le soleil, vers la lumière
On voit pousser les haricots
Au printemps la rose est éclose
En été, le coquelicot
Mais quel spectacle grandiose
De voir fleurir les haricots
Plus tard les paysans de France
S'agenouillant, courbant le dos
Ont l'air de faire révérence
Pour mieux cueillir les haricots
Mais ces courbettes hypocrites
Précèdent la main du bourreau
Qui les jetant dans la marmite
Met à bouillir les haricots
Et lorsque vient leur dernière heure
Ont les sert autour d'un gigot
Et chaque fois mon âme pleure
Car c'est la fin des haricots