LES PRUNEAUX
(Camille François / Francis Lopez)
Bourvil (France)
A l'hôpital de la Salpetrière
Un médecin connu, un grand patron
La légion d'honneur à la boutonnière
Devant les lits et la consultation
Une fillette est là avec sa mère
Le docteur dit " elle a le teint palot "
Donnez-lui donc de façon régulière
Matin et soir une assiette de pruneaux
On en a pas dit l'infirmier
La mère accoure chez l'épicier
Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Une livre, un kilo
Donnez-moi des pruneaux
Si c'est des pruneaux cuits
Gardez-les dans leur jus
Si c'est des pruneaux crus
J'attendrai qu'ils soient cuits
Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Des petits ou des gros
Donnez-moi, donnez-moi, donnez-moi des pruneaux
Elle continua gravissant son calvaire
Et vit au loin un endroit mal famé
Ou les clients à coups de révolvers
Réglaient des comptes qu'ils avaient à régler
Sans hésiter elle traversa la rue
Le cœur gonflé de son dernier espoir
Mais elle reçue une balle perdue
Et quand on la retrouva sur le trottoir
Aux deux agents qui l'emportaient
Les yeux fermés elle chantait
Donnez-moi des pruneaux
Des pruneaux pour ma fille
Des petits ou des gros
Donnez-moi des pruneaux
En retirant son képi alors un agent dit
Pruneaux cuit, pruneaux crus,
Je crois que tout est foutu
Faut l'emporter à l'hosto
Pour retrouver sa fille
Et tirer le rideau
Sur l'histoire, sur l'histoire des pruneaux.