MILLWORKER
James Taylor
Now my grandfather was a sailor
He blew in off the water
My father was a farmer
And I, his only daughter
Took up with a no good millworking man
From Massachusetts
Who dies from too much whiskey
And leaves me these three faces to feed
Millwork ain't easy
Millwork ain't hard
Millwork it ain't nothing
But an awful boring job
I'm waiting for a daydream
To take me through the morning
And put me in my coffee break
Where I can have a sandwich
And remember
Then it's me and my machine
For the rest of the morning
For the rest of the afternoon
And the rest of my life
Now my mind begins to wander
To the days back on the farm
I can see my father smiling at me
Swinging on his arm
I can hear my granddad's stories
Of the storms out on Lake Eerie
Where vessels and cargos and fortunes
And sailors' lives were lost
Yes, but it's my life has been wasted
And I have been the fool
To let this manufacturer
Use my body for a tool
I can ride home in the evening
Staring at my hands
Swearing by my sorrow that a young girl
Ought to stand a better chance
So may I work the mills just as long as I am able
And never meet the man whose name is on the label
it be me and my machine
For the rest of the morning
And the rest of the afternoon
Gone for the rest of my life
*****
LA FABRIQUE
(Millworker)
(James Taylor / Adaptation : Francis Cabrel, S. Glespen 1984)
Francis Cabrel (France)
Mon grand-père était un marin,
Il a dû mourir sur une île,
Mon père avait une ferme,
Et moi je suis sa seule fille.
Je me suis enfuie avec ce voyou
D'un village des alentours,
Aujourd'hui il s'étouffe dans son alcool,
Et me laisse seule
Avec nos trois gosses à nourrir.
À la fabrique c'est pas facile,
C'est pas non plus très dur,
Mais ce sont ces heures qui défilent,
Et puis cette horloge sur le mur.
Le premier rêve qui passe
L'aide à tenir jusqu'à midi,
Où j'ai quelques minutes d'espace
Pour prendre un sandwich,
Boire un café, et m'asseoir.
Autrement c'est moi et la machine,
Jusqu'à ce que la sirène le décide,
Jusqu'au bout de l'après-midi,
Jusqu'au bout de ma vie.
Malgré moi mon cœur s'en retourne
Vers cette maison dans les terres,
Où j'ai passé tant d'années d'amour
À danser sur les bras de mon père.
Ces histoires de marins perdus,
Ces orages sur le lac Erié,
Ces navires à jamais disparus,
Avec leurs voiles grandes
Comme des morceaux de ciel.
Oui mais c'est ma vie qui a été gâchée,
Et c'est moi qui ai eu tort
De laisser cette fabrique
Pour bien utiliser mon corps.
Moi je vais rentrer chez moi ce soir,
Je vais regarder mes mains,
Je vais me dire qu'au moins une fois
J'aurais aimé avoir la chance
D'aller plus loin.
Mais je vais travailler ici
Et oublier tout ce que je souhaite,
Peut-être ne jamais rencontrer
L'homme dont le nom
Est sur l'étiquette.
Ce sera moi ou la machine
Jusqu'à ce que la sirène le décide
Jusqu'au bout de l'après-midi
Jusqu'au bout de ma vie.