PRÊTE-MOI TON TONNEAU
(Mick Micheyl / Yvon Alain, 1951)
Andrex (France)
S'il m'avait dit gentiment
S'il m'avait dit poliment
"Fernand, prête-moi ton tonneau"
Je ne me serais pas fait prier
Puisque dans ma cave j'en ai
J'allais lui en faire cadeau
J'en ai bien plus qu'il n'en faut
Je sais pas qu'en faire
Je les remplis d'eau
Je les coupe en deux, je fais des baquets
Je les coupe en vingt, je fais des cerceaux
S'il m'avait dit gentiment
S'il m'avait di poliment
"Fernand, prête-moi ton tonneau"
Mais il ne m'a pas dit ça
C'est la manière qu'il n'a pas
Et ça... ça ne se pardonne pas.
Il est entré dans la maison
Sans se servir du paillasson
Il a bousculé mon cabot
Puis s'est emparé d'un tonneau
Il en a sifflé le bon vin
Que je couvais pour l'an prochain
Puis il m'a pris trois saucissons
Qui se balançaient au plafond
S'il m'avait dit gentiment
S'il m'avait dit poliment
"Fernand, prête-moi ton tonneau"
Mais il ne m'a pas dit ça
C'est la manière qu'il n'a pas
Et ça... ça ne se pardonne pas.
Ce tonneau quand j'étais petit
Pendant longtemps fut mon berceau
Plus tard on y mit de l'eau de vie
Et tout dernièrement des pruneaux
Il était fait avec le bois
Du bois de lit de Henri trois
Avec un trou dans le mitan
Je parle du tonneau évidemment
S'il m'avait dit gentiment
S'il m'avait di poliment
"Fernand, prête-moi ton tonneau"
Je ne me serais pas fait prier
Puisque dans ma cave j'en ai
J'allais lui en faire cadeau
Ma femme disait : Voyons Fernand,
Il t'en a prêté y a dix ans
Et comme elle lui donnait raison
Je l'ai chassée de la maison
Elle disait en pleurnichant
Tout en faisant ses ballots
Fernand, recompte tes tonneaux
Un, deux, trois, quatre, c'est idiot
Cinq, six, sept, huit... j'en ai chaud
Parbleu c'était son tonneau.