UN PAR UN
Charles Aznavour (France)
J'avais la vie de château
Une armée de valets
Un chauffeur, trois autos
Des joyaux, des complets
Des chevaux, des tableaux
A ne savoir qu'en faire
Mais à crier banco
Et jouer un jeu d'enfer
J'ai tout laisser sur les tapis verts
Un par un
J'ai vu tout s'en voler
Un par un
Mes Renoir, mes Derain
Mes meubles et mes tapis
Un par un
On a tout emporté
Un par un
Ne me laissant plus rien
Que mes yeux pour pleurer
Et un lit
J'avais de nombreux amis
Plein d'entrain et d'humour
Qui buvaient mon whisky
Et qui formaient ma cour
Et me tapaient parfois
Pour ne pas dire souvent
Vers le trente du moi
Quand momentanément
Ils se trouvaient un peu court d'argent
Un par un
Ils se sont paniqués
Un par un
En prétextant soudain
Quelque raison futile
Un par un ils se sont dispersés
Un par un
Sans me serrer la main
Tel les rats d'un navire
En péril
Une danseuse classique
Une actrice connue
Deux ou trois hystériques
Et quelques ingénues
Me trouvaient merveilleux
Et plongeaient dans mes draps
En jurant leurs grands dieux
Qu'elles n'aimaient que moi
Et puis les diamants de vingt carats
Un par un
J'ai perdu mes pouvoirs
Un par un
Sur leurs coeurs, sur leurs seins
Rehaussés de bijoux
Un par un
J'ai fumé mes déboires
Un par un
Et j'ai compris enfin
Mais hélas un peu tard
Pauvre fou
Pauvre fou, pauvre fou
*****
UNO AD UNO
(Calabrese / Aznavour)
Charles Aznavour (France)
Un mare di servitù, una casa da re,
Le vetture, l'autista sempre pronti per me,
I cavalli, lo yatch e tutto un mondo che
Apparteneva a me e non esiste più,
Il gioco lo ha portato con sè.
Uno ad uno
Ho veduto andare via,
Uno ad uno i tappeti, i Renoir,
Tutte le antichità.
Uno ad uno,
Tranne il letto su cui
Sto piangendo così, su di me.
E quanti amici brillanti, la mia corte di re,
Che guatava il mio verso ridendo per me
E a fine mese poi, con regolarità,
Passavano qui, trovandosi così
In momentanea difficoltà
Uno ad uno
Li ho veduti partire,
Uno ad uno,
Con dei pretesti a cui
Non ho creduto mai.
Uno ad uno,
Li ho perduti per via,
Uno ad uno
Rinnegarono me
E un destino che è solo mio.
Una scrittrice di fama
E un'aspirante star, qualche isterica dama,
Due figlie di papà
Han cercato l'oblio
Stando a letto con me
E han giurato su Dio
Di amare solo me,
Oltre i diamanti che... va da sè.
Uno ad uno
Ho esaurito i poteri,
Uno ad uno,
Su quei corpi vestiti
Di gioielli da me.
Uno ad uno scopro la verità
Uno ad uno e mi dico perciò:
"Ma che stupido sei,
Proprio tu,
Proprio tu,
Proprio tu".